Thomery est une ville entre Seine et forêt de Fontainebleau, connue pour sa culture du raisin, planté le long de murs en pierre qui renvoyaient leur chaleur et permettaient de protéger des intempéries. La ville est marquée par ses bandes de terre en longueur et étroites entourées de murs en pierre. Les terrains larges sont rares, les murs sont protégés. Les rues principales sont bordées de belles maisons de vignerons ou de résidences secondaires.
Ici, le terrain en longueur au cœur du village, issu d'une division de propriété, donne d’une part sur une rue historique et d’autre part vers la Seine. Depuis la rue, cette percée permettait d'apercevoir le coteau de la forêt de Champagne de l'autre côté de la Seine.

Située en zone inondable, la maison s'implante dans la prolongation des constructions voisines pour minimiser l’impact sur l’environnement. Le projet consiste en une construction divisée en deux parties sous une toiture à deux pans unique qui homogénéise l’ensemble. Sur la partie Est, adossée à la maison voisine, se situe la partie habitation avec un RdC surélevé par rapport au terrain naturel en raison des risques d’inondation. Sur la partie Ouest, une transparence est recherchée pour conserver depuis la rue des vues vers la Seine et le coteau de Champagne sur Seine. Cette partie est donc constituée d’un garage à RdC et d’une terrasse au-dessus. La façade sur rue orientée au Sud est dotée d’une structure métallique et d’une avancée servant de protection solaire. Le plan intérieur recherche à orienter les vues vers le Nord et le très beau coteau tout en bénéficiant de la lumière du Sud, principalement l’hiver. Des jeux de transparence sont donc recherchés au travers de l’escalier.

La maison est construite en ossature bois et remplissage en bottes de paille. Des enduits en terre intérieurs et terre-chaux extérieurs sont réalisés avec la terre prélevée sur site lors de la réalisation des fondations. La paille provient des exploitations alentours. Le bois vient d’une scierie dans le département voisin. Les travaux se font en grande partie en autoconstruction, ce qui permet la recherche d’une économie de matériaux : matériaux de récupération (sols en terre cuite, portes intérieures, sanitaires etc…), utilisations des chutes de chantier pour le second œuvre (escaliers réalisés avec les chutes de bois de charpente par exemple), diminution des déchets etc…

Le résultat en est une construction très écologique, bien isolée, dans laquelle il fait frais l’été grâce à l'inertie de la paille et qui a permis de regrouper un grand nombre de personnes autour de ce projet vertueux et de former des équipes et des souvenirs inoubliables.